Galerie des étrangetés de la nature

L’édifiante « Histoire des monstres » d’Ulisse Aldrovandi

Médecin et naturaliste italien, titulaire, à partir de 1560, de la chaire de botanique de l’université de Bologne (créateur par ailleurs du Jardin botanique de la ville), Ulisse Aldrovandi s’est passionné pour la zoologie et la botanique auxquelles il a consacré son temps, sa fortune et ses talents.

Étudiant l’histoire naturelle de façon systématique, il a amassé de riches collections qui ont formé la base d’un cabinet de curiosités riche de plusieurs milliers de spécimens. Patiemment, il a aussi rassemblé un recueil de deux mille dessins d’animaux, de mille de plantes et de quatre mille cinq cents de minéraux et de gemmes, employant plusieurs artistes qui travaillèrent selon ses directives, parmi lesquels le plus fameux fut sans doute le Véronais Jacopo Ligozzi.

En raison de son ampleur, l’encyclopédie zoologique d’Aldrovandi fut interrompue à sa mort, en 1605. En 1642, Bartolomeo Ambrosini reprit l’ouvrage au tome V, consacré à l’histoire des monstres, à partir des notes laissées par son maître, si bien qu’il est délicat de définir précisément la part respective de chacun des deux auteurs. Quoi qu’il en soit, comme c’est le cas dans d’autres encyclopédies zoologiques de la Renaissance, ce volume témoigne d’une persistance des superstitions et d’une fascination pour le hors norme et les jeux de la nature.

L’ouvrage est abondamment illustré de gravures sur bois réunissant une impressionnante galerie de « bizarreries » végétales, animales et surtout humaines où le réel côtoie l’imaginaire, comme on le voit par exemple avec l’homme à tête de chien inspiré de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien dont l’autorité n’est pas encore mise en doute.

 

Strasbourg, Bibliothèques de l’Université, H 345 (Collection BNU en dépôt à l’Unistra)

Ulisse ALDROVANDI, Monstrorum historia, Bologne, 1642, in-folio