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Vue de Meissner
Mulhouse, ville à la frontière de trois territoires, a su susciter la curiosité des graveurs et des cartographes. Les collections de la bibliothèque municipale de Mulhouse recèlent de très nombreuses vues de la ville : dessins, estampes, cartes, etc. Explorons ces fonds siècle par siècle...

Extrait de l'article de M. Guggenbuhl, "De deux vues jumelles de Mulhouse éditées par Engelmann Père & Fils", in L'Annuaire historique de Mulhouse - 2021, pp. 95-108


[On connaît] ces plans gravés sur cuivre du XVIIIe siècle qui s’embellissent et s’animent, en périphérie du plan urbain, de représentations figurées des édifices emblématiques, au premier chef les lieux du pouvoir (politique, ecclésiastique…), les ouvrages d’art (ponts, canal…), etc.
Il existe, de fait, une petite tradition d’estampes présentant des vues en perspective cavalière ou panoramiques de Mulhouse depuis les hauteurs du Rebberg en direction des Vosges (voir ci contre) ou, pour reprendre le titre de cette vue emblématique de la série des Manufactures du Haut-Rhin (Mulhouse, Engelmann, 1822-1825, Planche III)) de Jean Mieg, "Du côté du levant" (voir ci-dessous).

 

Pour les estampes les plus anciennes, pensons pour le XVIIe siècle à la carte de Daniel Meissner publiée dans son Thesaurus philo-politicus (Francfort, Kieser, 1623-1626, voir ci-contre) et à la planche gravée Mülhausen im obern Elsass de M. Merian qui orne la Topographia Alsatiae de M. Zeiller (Francfort, W. Hoffmann, 1644) ; pour le XVIIIe siècle, parmi bien d’autres, à la gravure « Prospect der Stadt Mülhausen », « Vue de la Ville de Mulhouse » de D. Herrliberger (voir ci-dessous); et, pour le début du XIXe siècle, outre la vue déjà citée, emblématique et « prototypique » issue des Manufactures du Haut-Rhin, à cette rare « Vue de Mulhouse prise du côté du Levant », dessinée d’après nature par H. Luttringshausen, an 1810, gravure à la composition relativement proche d’une autre vue panoramique de Mulhouse, dépliante et cette fois lithographiée, « Mulhausen Anno 1810 » ornant le livre du chroniqueur Mathieu Mieg Der Stadt Mülhausen Geschichte bis zum Jahr 1816–1817 (Mülhausen, J. Rissler, 1816-1817), déjà tirée par Engelmann d’après Mieg.

Toutes ont en commun de restituer, avec plus ou moins de réalisme, les changements intervenus dans le paysage urbain, parmi lesquels la disparition des fortifications et l’apparition progressive des bâtiments et cheminées d’usines.
 


Pour plus d'informations, consultez l'article suivant : "Pour une iconographie mulhousienne. Aspects de la République de Mulhouse". (Bull. du. Musée histor. de Mulhouse, Mulhouse, 72, 1964, p. 41-79. pi.).