Physiognomische Fragmente, Lavater, 1775 - 1778

Connaître le caractère des hommes en analysant leur physionomie ?

La physiognomonie, qui consiste à établir un lien entre la physionomie d’un individu et son caractère, est une pratique apparue dès l’Antiquité et qui connut un regain d’intérêt à la fin du 18e siècle. Elle fut également invoquée par certains criminologues, un siècle plus tard, pour asseoir leurs théories sur le caractère héréditaire et inné de la criminalité.

Johann Caspar Lavater (1741-1801), théologien et écrivain suisse, fut célèbre en son temps ; lié notamment à Goethe et Mesmer, il fréquenta la bonne société de l’époque, et  lança la vogue des portraits sous forme de silhouette.

On lui doit l’ouvrage de physiognomonie le plus célèbre : Physiognomische fragmente, zur Beförderung der Menschenkenntniß und Menschenliebe, paru en 1775-1778.

 

 Il y établit des liens entre les caractéristiques physiques et mentales d’un individu, en citant l’exemple de personnages célèbres – artistes, savants, monarques. Il met ensuite en application ses préceptes ; ainsi, sur une des planches, il demande à son lecteur de reconnaître telle ou telle caractéristique chez chaque personnage, et de citer, entre autres, le personnage le plus intelligent, et celui qui au contraire l’est le moins.

Opposant, de la même manière, les sexes, les races, les qualités intellectuelles et physiques, se basant sur la théorie des humeurs, les théories de Lavater ne relèvent plus aujourd’hui de la science, mais plutôt du divertissement.

 

Strasbourg, Bibliothèques de l’Université, JR 10.994 (Collection BNU en dépôt à l’Unistra)
Johann Caspar LAVATER, Physiognomische Fragmente, Leipzig et Winterthur, 1775-1778, in-quarto.